Une visite de la Medersa Bou Inania est indispensable. Fondée au 14ème siècle, elle est l’un des joyeux de l’art mérinide, avec la Medersa Attarine. Le stuc, détaillé à la blancheur lumineuse du soleil, forme un saisissant contraste avec le bois de cèdre minutieusement travaillé. Au sol de la cour, marbre et onyx sont assemblés dans les emblématiques zelliges. La sérénité de l’endroit engage à prolonger la contemplation.
Pour plus d’animation, nous pouvons emprunter la rue Talaa Kébira, et faire un détour par le souk au henné, où les feuilles séchées bien connues sont vendues. Nous arriverons ensuite dans le Souk Attarine, dite rue des épices, où se rassemblent des échoppes dégageant de lourds parfums invitant à la gourmandise. Après être passé devant la Mosquée Karaouyine, nous pourrons enrichir la visite culturelle en nous promenant dans le quartier Neijarine. Y siège sa fameuse fontaine tout en bleu azur, son souk et son fondouk (hôtel), également l’une des visites incontournables de la ville. Il s’agit du cœur typique de la médina. Ici, ralentissons la marche pour profiter de ce décor unique.
L’emblématique parfum du travail de cuir ne pourra manquer de nous intriguer pour aller voir les tanneries Chouwara, où nous pourrons admirer la vue sur les cuves remplies de couleurs, luisantes au soleil. Le travail du cuir fassi est le plus réputé du pays. A Fès, l’artisanat est la première richesse de la ville : plus de 30 000 familles vivent aujourd’hui de ce secteur d’activité.
Sur le chemin du retour, nous vous invitons à passer par la petite place Chemaïne, marché aux fruits secs bien connu, mais où se vendent aussi bijoux, objet en cuir réputés pour leur qualité et les fameux tarbouches.
Au fur et à mesure des siècles, les fassis ont su perpétrer un véritable art de vivre, centré sur le raffinement (avec la rigueur artisanale que cela comprend), le goût du confort et de l’hospitalité.
Comme une récompense après cette balade, vous pouvez vous accorder un thé à la rose, servie à la façon traditionnelle dans une belle théière en métal argenté. Accompagné de cornes de gazelles classiques, dont Fès est le berceau, cette pause gourmande sera le comble de cet art de vivre typiquement fassi. Si en plus les cornes de gazelles sont nichées dans leur écrin Tarbouche, l’évasion est parfaite.
La corne de gazelle classique est en effet une spécialité de la ville, qui s’est ensuite répandue dans tout le pays, jusqu’à devenir le symbole de la pâtisserie fine marocaine. Tout l’enjeu est d’équilibrer le goût savoureux de l'amande et la subtilité de l’eau de fleur d’oranger. La finesse de la pâte doit conférer un moelleux imparable se confondant avec la garniture, ingénieusement épicée.